Carnet de voyage : Au cœur du saut du Grand Machicou
L'équipe d'Escapade Carbet se rend régulièrement sur le terrain pour mettre à jour ce site web et pour préparer la réédition du guide imprimé. Nous avons décidé de partager avec vous certaines de nos expériences en vous faisant découvrir des sites remarquables en Guyane. En espérant que ça vous donnera des idées de voyages et nuits en hamac !
Jour 1 - On se rencontre, on découvre et on savoure
À 9h, le rendez-vous est donné à l’embarcadère de Régina. Après avoir embarqué toutes les affaires dans la pirogue, le groupe va rejoindre le camp Cisame. Sur quarante kilomètres, on découvre alors les abords de l’Approuague. On lève les yeux pour observer les oiseaux qui nous survolent et on fixe l’horizon à la recherche de la faune méconnue qui nous entoure. 1h30 de navigation est nécessaire pour relier la petite ville de Régina au camp qui accueille les passagers autour d’un repas aux saveurs de la Guyane. Après quoi, nous repartons sur notre pirogue cap au sud jusqu'à l’île qui nous hébergera pour les jours à venir. Nous arrivons à bon port aux alentours de 16h30 après avoir parcouru une cinquantaine de kilomètres. C’est une petite île bien plus longue que large sur laquelle nous allons dormir pour les deux nuits qui arrivent. Le carbet plutôt spartiate, est fait de troncs d’arbres bruts et c’est déjà dans un esprit d’équipe que nous installons la grande bâche qui fera office de toit. Le soleil décline sur le fleuve de l’Approuague, chacun y met du sien pour installer les hamacs et le campement avant que l’obscurité prenne place. - Installation du bivouac, l'esprit d'équipe est déjà présent - La luminosité est encore de mise et la curiosité nous pousse à embarquer de nouveau sur notre embarcation pour observer le premier saut parmi les sept qui forment le grand saut Machicou. De retour sur notre bivouac, chacun trouve son occupation. Pendant que certains se jouent des courants du fleuve et s’offrent un petit bain rafraîchissant, d’autres explorent appareil à la main les moindres recoins de ce caillou de 800m². La faim commence à se faire ressentir et c’est sans compter sur les talents de notre bosman Jerry que nous nous régalons du délicieux accoupa de rivière pêché la veille. Au programme de cette première journée, les plus téméraires ont pu de nouveau embarquer avec Alfonso et son takariste pour une balade nocturne durant laquelle des pièges qui seront relevés au petit matin ont été installés. Suite à ça, chacun se glisse dans son hamac et trouve le sommeil bercé par les chants de la forêt. - Premier face à face avec le Grand saut Machicou, le soleil décline sur l'Approuague -
Jour 2 - Randonnée, pêche et baignade
C’est à 6h00 que les premiers du groupe se réveillent. Ils ont alors accompagné nos deux guides en vue de relever les pièges et constater si la pêche a été fructueuse. C’est à travers l’épaisse brume matinale que nous voyons la pirogue revenir avec à son bord un Aymara qui nous sera servi au repas. Le petit déjeuner se déroule sur le ressenti des uns et des autres suite à cette première expérience de nuit en hamac pour la majorité du groupe. Les moins dormeurs on put entendre le cri des singes hurleurs qui se sont manifestés à la fin de la nuit. Ce n’est que partie remise pour le reste du groupe qui aura la chance de vivre cette expérience plus tard dans le séjour. À 8h30, tout le monde est fin prêt pour l’excursion en forêt qui est au programme de cette matinée désormais ensoleillé.C’est sur le premier saut que nous posons pied-à-terre pour débuter cette randonnée. Le sentier dégagé et accessible à tous nous permet de croiser de nombreux végétaux qui nous sont présentés par notre guide. Nous apprenons ainsi l’utilisation de chaque arbre tant pour la médecine (avec la Liane Tortue qui est utilisée pour les maux de ventre), la cuisine (on découvre que de nombreuses graines tel que celles du Patawa ou du Comou sont comestibles) ou encore la construction (avec le Balata qui permet de construire entre autres les carbets). Le layon forestier se termine au niveau du septième et dernier saut du grand Machicou. Nous rebroussons alors chemin pour rejoindre la pirogue qui nous ramènera sur notre île pile a l’heure pour le déjeuner.
- De nombreux arbres nous sont présentés par Alfonso. Ici les bananiers et un mourou-mourou - Pendant que certains se retrouvent pour l’apéro, les autres profitent de la proximité du fleuve pour s’y rafraîchir. Après notre repas et une courte sieste, le groupe se prépare pour passer l’après-midi sur la pirogue en vue de pêcher suffisamment de poisson pour en faire notre dîner. Après deux heures à voguer canne à la main, c’est au total pas moins de 15 coumarus et piraïs qui sont venus mordre à nos hameçons. Le repas est alors assuré pour ce soir. De nouveau nous profitons du fleuve pour nous rafraîchir. Gilet de sauvetage positionné nous quittons la pirogue pour nous laisser emporter sur un kilomètre par le doux courant qui rejoint l’estuaire. Nous remontons sur le bateau après cette petite activité et rejoignons le campement afin de préparer les poissons avant la tombée de la nuit. - Le groupe se prépare pour aller pêcher - Au crépuscule, nous nous joignons aux guides pour poser de nouveau quelques hameçons en aval du bivouac. Après quoi nous nous installons autour du feu destiné à cuire la récolte de l’après-midi. Le repas est particulièrement bon ce soir-là, chacun a pu savourer ce poisson que nous avons pêché quelques heures auparavant. C’est après les histoires des uns et des autres que nous embarquons de nouveau en vue d’une simple balade nocturne au gré du courant. Dans un calme plat, sous la lueur de la pleine lune, chacun savoure cet instant. Après 10 minutes de silence, ce dernier est rompu par le cri des singes hurleurs non loin de là qui nous offrent alors un souvenir inoubliable. Sur cette expérience, nous rejoignons les hamacs pour une dernière nuit en pleine forêt.Jour 3 - De la pirogue, de l'orapaillage et des aurevoirs.
L’engouement de la veille lors de la pêche à inconsciemment poussé tout le groupe à se lever aux aurores pour se joindre à notre piroguier qui se mettait en route pour relever les pièges. De nouveau, un seul poisson a été attrapé sur les douze appâts que l’on avait disposés. L’aymara sera rapporté au camp Cisame pour être servi au prochain repas. À notre retour sur le bivouac, après le petit déjeuner, tout le monde s’active pour ranger le campement. À 8h30, nous quittons alors l'île hôte pour poursuivre le séjour sur le camp. En chemin, quelques haltes sont réalisées après avoir aperçu des perroquets ainsi que la Harpie Féroce. Nous rejoignons le camp Cisame aux alentours de 10h. Cela nous laisse alors le temps de réaliser une dernière activité : l'initiation à la batée. Piroguier, cuisinier botaniste et également orpailleur, Alfonso nous montre comment trouver de l’or. Avec patience et minutie, chacun finit par trouver quelques paillettes au fond de sa batée. Nous somme attendus autour d’un dernier verre pour conclure ce séjour. Notre dernier repas, un colombo de poulet se déroule autour des impressions de chacun vis-à-vis de ces deux derniers jours. La conclusion est unanime, ce fut un séjour inoubliable, une expérience inédite, on en redemande ! - Initiation à l'orpaillage - C’est sur cette conclusion que nous prenons place une dernière fois sur notre pirogue afin de rejoindre Régina où nos chemins se séparent.Laura, pour Escapade Carbet
Merci à Erwan, Isman et son équipe pour cette expérience inoubliable.
Ce que vous en pensez
Aucun commentaire pour le moment. Donnez votre avis ci-dessous !